Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Volontaires à Constantine
26 août 2012

Pourquoi partir?

Grande question qui nous a accompagnés pendant plusieurs mois. Même si ce n’est sûrement que la partie émergée de l’iceberg, voici quelques raisons conscientes de notre départ.

 

Notre première motivation est sans doute de vivre une expérience fondatrice en couple, écrire un bout de notre histoire en dehors de notre environnement habituel. Un an après s’être mariés et avoir bien profité de la vie parisienne, c’était le bon moment pour nous.

L’autre enjeu est personnel : nous laisser transformer seul et à deux, ouvrir notre horizon, nos représentations, se confronter à l’altérité, découvrir un autre monde.

Nous avions aussi envie d’expérimenter une « vie plus simple » autant en terme de dépenses (l'indémnité de volontaire met forcément quelques limites, même si vu le pays où nous partons, nous ne vivrons pas pauvrement au final), que de mode de vie. S’enraciner à un endroit, avoir des agendas moins remplis, ne pas courir tout le temps, se laisser disponible à l’imprévu par exemple…

Avec cette mission de 2 ans, nous espérons préparer un engagement à plus long terme, enraciné dans l’environnement que nous connaissons le mieux : la France (le dialogue inter-religieux et l’accueil des migrants sont des thèmes auxquels nous sommes sensibles notamment).

C’est pourquoi nous désirions vivre dans  une terre d’immigration européenne. Entre constat politique et attirance personnelle, nous avions favorisé dans nos recherches la culture arabe et la religion musulmane : deux enjeux pour la France, avec lesquels elle est parfois mal à l’aise. Le but étant de mieux les connaître pour mieux vivre ensemble après.

Autre motivation, nous voulions partir en « volontariat » et non en « humanitaire ». En effet, nous souhaitions privilégier la rencontre humaine et le développement sur un long terme plus que l’apport professionnel intensif de quelques mois et plus centré sur l'urgence.

 

Nous nous sommes donc tournés vers plusieurs associations dont JVI  (Jeunes Volontaires Internationaux, association jésuite) et la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) qui fonctionnent en partenariat, pour nous lancer sur la piste du volontariat de solidarité international (VSI). Ce statut de l’Etat français offre de nombreuses sécurités : cotisation à la retraite, sécurité sociale, indemnisation chômage au retour, etc. La mission des associations est de mettre en lien des volontaires avec des « partenaires locaux » ayant des besoins humains puis de suivre les volontaires tout au long de leur mission.

JVI et la DCC permettent de partir en couple avec une mission pour chacun (élément important pour ne pas obliger l’un à suivre l’autre). Mais surtout, avec ces deux associations, la politique générale est que ce soit le partenaire local qui prenne en charge le volontaire (indemnité, logement, trajet), contrairement à d’autres organismes qui demandent au réseau du volontaire de sponsoriser sa mission *. L’engagement financier du partenaire montre sa volonté à faire venir un « travailleur étranger » et cela évite (au moins un peu) le risque d’une présence imposée d’associations offrant une bonne conscience à l’Occident, et projetant ses besoins.

C'est finalement JVI qui a trouvé nos postes. En plus du contrat « classique » de VSI, l’association s’engage à nous ménager un jour par semaine pour une activité « sociale », si la mission principale n’a pas cette dimension. A côté de tout cela, JVI nous apporte la possibilité d'un accompagnement spirituel ignatien pour vivre cette expérience dans toutes nos dimensions.   

En parallèle la DCC, première association française d'envoi de volontaires, (environ 500 personnes accompagnées par an), a l'agrément pour nous envoyer avec le statut de VSI ainsi que la mission de nous former. Nous avons donc fait avec eux deux week end et une session de 11 jours pour nous préparer au départ!

Envoyés par JVI, formés et portés par la DCC, nous sommes donc bien accompagnés!

 

Pour nous, l’enjeu du départ n’est pas tant le développement économique et technique que l’échange interculturel. Nous cherchons à participer à une mondialisation « positive » là où les effets de la mondialisation économique sont un fait.

De ce point de vu, les postes qu’on nous a proposé sont parfaits ! Ce n’est pas avant tout notre compétence professionnelle qui est attendue, mais plutôt un autre regard. Avec un poste à grosse responsabilité ou à hautes compétences techniques, nous aurions eu trop peur de créer des besoins ou de modifier l’organisation sociale en important des compétences développées et conçues par et pour notre culture maternelle (même si ce risque reste toujours présent). 

 

Voilà pour les grands idéaux et pour les grands désirs. Nous verrons bien ce que la réalité ferra de tout ça !

 

* Si la politique générale de la DCC et JVI voudrait que le partenaire assume tous les frais, ce n’est pas le cas pour certain nombre de partenaires tant de la DCC que de JVI. De plus en plus de partenaires n’ont pas les moyens de financer la totalité des frais, soit faute de ressources locales, soit du fait de la crise de financement des organismes de soutien en Europe notamment. Pour JVI aujourd’hui, c’est le cas de la moitié des volontaires dont JVI prend en charge les billets d’avion et les indemnités mensuelles. La DCC elle-même se voit aujourd’hui devoir faire appel à des donateurs. Il reste vrai que ces deux organisations ne veulent pas que le volontariat repose sur l’apport financier du volontaire, ce qui entraînerait des disparités entre les volontaires.

> avis aux portes monnaies!

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
34 abonnés
Publicité