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Volontaires à Constantine
15 février 2013

Voyage vers le Sud

Sortir du froid et de la boue hivernale de Constantine, changer de paysage étaient un des objectifs du voyage vers le Sud (oui, on a bien froid depuis 2 mois, ça ne descend pas très bas, mais trop pour notre chauffage et nos fenêtres qui laissent passer le vent!). Et nous avons été servi : dès qu’on dépasse Biskra, la terre et les montagnes font place au sable, au soleil, aux palmiers, les rythmes sont très différents (à Constantine à 17h tout s’arrête, alors qu'ici on sort de la sieste). Dépaysement immédiat, effectivement c’est comme un autre pays ! Ce qui m’a frappée en quelques couleurs :

algerie_carte_relief

BLANC

Les voiles « n’a qu’un œil » des femmes de Ghardaïa, à la fois plus esthétiques et plus violents. Mais comme à Constantine, on s’habitue vite.

Les enfants dans les rues le jour du Mouloud. Nous avons eu la chance de passer ce Mouloud à Ghardaïa, où il a une importance particulière. Pour cette fête de la naissance du prophète, la ville se pare d’illuminations et de palmes de palmiers, les enfants gambadent dans les rues avec leurs habits immaculés de princes et princesses, c’est beau ! Beau, aussi le chant choral qui s’échappe du minaret dans la nuit. Quand on est juste à côté du haut parleur et qu’on s’aperçoit que ça dure jusqu’à 3h du matin, on se félicite quand même d’avoir pris ses boules kiès.

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Les murs des tombeaux de marabouts ou les murs intérieurs des maisons, notamment ceux des communautés de religieux chrétiens qui nous ont accueillis. Ce fut de belles rencontres, avec des personnes encore plus isolées que dans le Nord, vivant l’enfouissement, la relation de voisinage dans toute sa beauté.

 

IMGP7329 (Copier)

 

JAUNE

Le sable qui s’étend à perte de vue, qui s’infiltre partout, dans les dents, dans les appareils photos. A El Oued, les hommes sont assis par petits groupes sur les places publiques, dans le sable, jouent aux dominos. Et nous avons découvert aussi les dunes de sable, qui donnent un sentiment de plénitude tout particulier devant l’immensité (pendant les quelques minutes où on nous a laissé en profiter, sécurité oblige…)

 

 

OCRE

Ces chameaux qui débarquent nonchalamment pour traverser la route, qui regardent passer les voitures en ruminant sur le bord de la route, avec un air tout à fait sympathique.

Les murs si beaux des ksour, aux multiples variations de couleurs et de motifs architecturaux. D’en haut, tout est bleu par contre ; les cours intérieures sont ainsi peintes pour éloigner les moustiques.

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MARRON

IMGP7384 (Copier)Copie de IMGP7295 (Copier) Ces dattes si bonnes dont nous avons découvert l’univers : ici, leur culture était centrale dans la vie quotidienne, car la datte est la base de tout. Avant tous les habitants avaient leurs palmiers, savaient y monter pour l’entretien, qui n’est pas des moindre. En effet, pour avoir des dates, il faut féconder à la main les palmiers femelles avec les semences mâles, quand ils grandissent il faut couper les branches, (pas trop car elles deviendront des marches pour les années qui suivent), irriguer etc. C’est là qu’on voit le génie mozabite : avoir réussi à développer des palmeraies dans un désert et créer un système d’irrigation permanente, avec le peu d’eau accessible. C’est d’ailleurs considéré comme un péché de gaspiller une goutte d’eau ou de laisser tomber une datte par terre.

Chez une amie éducatrice, nous avons dégusté le couscous à la sauce de datte, et ça vaut le détour ! Et même le poulet a un autre goût, paraît-il, puisqu’il est nourri à la datte.

Les manteaux des hommes, contre le froid.

 

ORANGE ET ROUGE

 Les tapis : ça aussi, c’est tout un monde, auquel nous a initié une sœur blanche, ancienne formatrice. La qualité n’est plus ce qu’elle était (la bonne laine est devenue trop chère, il n’y a pas assez de débouchés) et le centre de formation qu’elles tenaient est presque vide depuis qu’elles ses sont retirées (défaut d’organisation). Mais la sœur en question, qui nous a accompagnés dans un magasin, n’avait pas perdu son œil pour repérer comment étaient nouées les franges, si les motifs étaient bien symétriques, si le bord n’était pas trop épais… Et pour rappeler au vendeur qu’il fallait être plus exigeant, mais aussi bien payer les artisanes (c’est à dire plus qu’un tiers du prix de vente…). Nous sommes allés avec elle dans une famille où la femme tissait, le métier trônant dans la pièce principale, la fierté se lisait sur son visage malgré la difficulté de la tâche (environ 4 mois pour un tapis).

Les toiles de tentes berbères, qui ne sont plus utilisées se vendent aussi maintenant, pour notre grande joie !

La zone : orange (selon la classification du quai d’Orsay) quand nous sommes partis, rouge quand nous sommes revenus. On n’a pas bien compris pourquoi, alors que c’est plus loin du Sahel, qu’il n’y a pas de pétrole, alors qu’Hassi Messaoud, la plus grosse base pétrolière est resté orange. Mais il y a des dattes, ça doit être ça…

IMGP7494 (Copier) IMGP7499 (Copier) IMG_3132 (Copier) 

 NOIRE : la peau de beaucoup de gens, ça change beaucoup du Nord.

 

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Commentaires
M
Haut en couleurs ! Merci les amis pour ces mots-chauds-et-limpides...
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