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Volontaires à Constantine
15 février 2013

L'attention et la générosité des algériens

L'ACCUEIL

« Bienvenue » est le premier mot qu'on entend dans la rue et dès qu'on entre dans un magasin, dès que la personne s'aperçoit qu'on n'est peut-être pas d'ici. Le moins sympathique que j'ai eu c'est « Vous payez en euros ?.. » ou « eh, touriste! ». Ça va, il y a pire.

Notre ami S. qui nous dit « Je veux que ma famille soit votre famille, comme vous êtes loin de la vôtre. »

La prévenance pour les étrangers (non noirs) est infinie. Ici, on peut facilement prendre du temps pour vous emmener où vous devez aller.

Le vendredi il y a peu de monde dans les rues et peu de moyens de transport. Ce vendredi, là nous allions à pied au Bon Pasteur (une bonne heure), une voiture s'arrête: « je peux vous emmener si vous voulez ». Et il nous a conduit jusqu'au bout, et nous donne son n°, au cas où on a besoin de quelque chose (comme beaucoup d'autres). Oh, mais c'est que la providence a bien fait les choses pour que nous soyons à l'heure !... (nous n'avons pas perdu nos bonnes habitudes, comme vous le voyez).

Dès qu'on fait connaissance avec quelqu'un, ou même qu'on discute plus de 5 minutes, les invitations fusent.

 

 

LE DON GRATUIT

Dans un magasin de photo : - "Est-ce que vous vendez des enveloppes ?" - " Non, mais je peux vous dépanner, pas de problème."

Dans une boulangerie : - "Comment elle s’appelle cette galette ?"    - "C’est la spécialité de Constantine, allez je vous en mets deux". Gratis!

Quand on n'a pas la monnaie, ou pas d'argent, en général, le commerçant fait crédit, « pas de problème, normal ».

Dans le bus, il n’est pas rare qu’on vous paie le ticket. (En tant que femme, quand je suis seule, c'est le moment où j'évoque incidemment mon mari, mais a priori ce n'est pas mal intentionné.)

Quand vous admirez quelque chose chez quelqu’un ou à quelqu'un, le réflexe algérien sera de vous le donner ! J'apprends donc à garder ma  langue.

 

 Un magnifique cadeau, suite à un "Oh, c'est joli" de ma part...

NOURRITURE

Si vous prenez un repas, un verre, c'est forcément l' « hôte » qui paiera. Et pour Benoit (car les femmes n’entrent pas dans les cafés), s’il est plus rapide et qu’il arrive en premier au comptoir, « l’hôte » fera un signe au barman pour lui demander de ne pas encaisser.

Ici, on prévoit largement et généreusement pour les repas. Dans les réunions où il y a des algériens de souche, « repas tiré du sac » en général ça donne « repas tiré des marmites ».

J'ai eu droit à un sac remplit des galettes traditionnelles de Constantine de la part d'une éducatrice, juste parce que j'avais dit que j'aimais ça. « Si on promet quelque chose, il faut le faire, pour aller au paradis! ».

 

 

LES ATTENTIONS

Lors du décès de la mère de J-M (avec qui Laure travaille) plusieurs personnes ont fait 50 km pour venir lui présenter leurs condoléances.

Récit de la soeur R. : Un jour qu'elle allait se baigner, il y avait tout un groupe d'homme présent. Tout de suite ils lui disent « Ne vous inquiétez pas on fait attention à vous, vous ne risquez rien ».

Le 1er janvier matin, ravie de me lever tôt pour aller travailler (ce jour là, ça consistait à seconder la cuisinière, je suis très douée là-dedans, si si), marchant tête baissée pour fendre le froid du matin, soudain j'entends derrière moi un « Bonne année! ». C'était notre commerçant qui était sorti de sa boutique en me voyant passer. Et ça m'a redonné le sourire!

La même journée, une voiture s'arrête pour me lancer le même « Bonne année ». Pour une fois, ça m'a fait plaisir qu'une voiture s'arrête pour m'apostropher!

Beaucoup de gens, notre commerçant, nous ont souhaité joyeux Noël. Alors que rien dans les rues ne rappelle que c'est Noël. « Pendant 132 ans, on s'est chargé de nous le rappeler » répond-on à Benoît qui s'en étonnait.

 

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