Dans les rues d'Alger

Premières impressions.

La lumière dense, les fleurs qui tombent en cascade le long des rues (des rouges, des blanches, des jaunes), les carrelages qui égaient les murs, le bleu du ciel et des volets, la vague de fraicheur sous ces arbres dont le feuillage resserré forme comme un toit bénéfique, la mer qui surgit au tournant d'un escalier, les chats qui se sentent chez eux partout.

  

Les petites filles sont extrêmement féminines, très bijoutées. Les vêtements féminins ont des coupes plus longues, donc plus classes, il y a de multiples petites broderies colorées sur les hayek noires (longue robes/manteau) des femmes. Comme me le faisait remarquer une religieuse avec un œil malicieux: « Regarde l'élégance des femmes ici!».

Quand on passe dans certains quartiers moins fréquentés, on entend régulièrement des « Bienvenue en Algérie  », ou dans un petit musée « Merci de venir ici ». Les policiers aussi nous saluent  souvent bonjour sur les trajets que nous fréquentons régulièrement.

 

Il y a les bâtiments au charme « splendeur passée », où le manque d'entretien peu difficilement se cacher. Dans la casbah, le besoin de travaux est criant.

Les hommes sont beaucoup dans la rue. Après 18h, il y a très peu de femmes.

Le français est omniprésent à Alger, sur toutes les pancartes. Les noms de rues, même renommées restent en français pour beaucoup.

 

Ce qui est un peu pareil mais différent

. Le concept du magasin « alimentation générale »: ici, il est largement majoritaire. Amis DD, adeptes du commerce de proximité et militants anti grandes chaînes américaine, venez-donc ici... c'est le paradis du bouiboui.

. Les policiers : certes, ils sont un tous les 10 mètres dans le quartier en particulier (ambassades oblige), mais comme ils sont en chemisettes, qu'ils sourient facilement pour la plupart, on les situerait plutôt côté « gendarmes et gendarmettes » que Terminator. On peut être étonné au début par l'espèce de tige métallique qu'ils ont parfois, la tenant comme un bâton de sourcier. Il s'agit en fait d'un détecteur d'explosifs, mais qui détecte aussi les déodorant, paraît-il...

. C'est le bazar sur la route. Plus qu'à Paris. Je dirais même plus qu'à Marseille. Au début c'est étonnant, mais on s'habitue vite :

Pour passer, en tant que piéton, il faut y aller. Et en tant qu'automobiliste, il faut klaxonner (mais quand ils s'arrêtent pour laisser passer, c'est avec le sourire... et ça change tout!).

Initialement il y a 3 voies sur l'autoroute ; en réalité les voitures roulent sur 5 files. Dans une rue à double sens (avec une ligne blanche entre les 2) : quand ta file est bouchée, pourquoi se prendre la tête? Tu prends l'autre sens -avant un tournant de préférence- et tu te réinsères avant le carrefour, « norrmal ».

  

Deux musées.

Une constante : il y a plus de gardiens que de visiteurs.

Le Musée d'Art Moderne et Contemporain, gigantesque, impressionnant, surgit comme un havre de fraîcheur et de blancheur au coin d'une rue bondée et suffocante. S'offre à nous une belle exposition d'un artiste contemporain, Mahjoub Ben Bella, qui revisite la calligraphie arabe avec de belles couleurs, peint sur les routes du Nord en France et les murs du Havre, tout ça avec très belle moustache so seventies. Commentaire d'une grand-mère à sa petite fille, sur un tableau nommé Algérie, rouge et noir : « C'est pour dire que les algériens ont beaucoup souffert. »

Le musée de l'art populaire, dans la casbah, magnifique maison ottomane avec de très belles pièces d'artisanat. Les 6 gardiens de ce petit musée nous remercient de venir et allument les lumières avant que nous arrivions dans chaque pièce.

La cathédrale, paradoxe vivant : architecture impressionnante en forme de tente touareg, (mais qui peut aussi faire penser à une centrale atomique sous certains angles). Une station service est installée sur le « parvis », du coup on ne la voit pas. En entrant, le vertige saisi le visiteur devant cette immensité, toute de gris bétonné. On a le sentiment d'entrer dans un temple Inca.... Inaugurée juste après l'indépendance, elle a été pleine deux fois : pour l'enterrement d'un prêtre très aimé, et l'investiture du nouvel évêque.

 

Des moments d'étonnement :

Ce petit restaurant-fast food, où à l'étage, les femmes sont très fardées, peu voilées, il y avait des couples et une ambiance un peu boîte de nuit grâce à la musique à fond.

Comme une apparition: vers 22h, sur le bd Didouche Mourad : un jeune longiline, habillé très moulant, marchant en se dandinant, avec un sac à main de fille en strass, petit souvenir inattendu du Bois de Boulogne, et apparemment accepté...

Un vendeur pas vendeur : Pour acheter une (souris d'ordinateur), le vendeur nous dit « oh vous savez, c'est de la mauvaise qualité, c'est fabriqué en Chine - comme ici les autoroutes, les mosquées, les barrages, les prisons dans le désert, ndlr- ; tant qu'on n'aura pas de firme en Algérie ça ne changera pas. Moi je souffre comme informaticien ».

  

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[Tib]

Bienvenue dans le monde des blogueurs !

H et A.

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